Parce que de nos jours, la retraite est souvent synonyme de nouveaux projets, les seniors ont de plus en plus recours à l’emprunt. Mais très souvent, ils font face à de nombreux obstacles pour obtenir un prêt immobilier. Les courtiers du réseau PresseTaux partagent leurs expériences et leurs analyses à ce sujet.
“L’allongement de la durée de vie va souvent de pair avec les investissements immobiliers”, introduit Carine Pradelles, courtier PresseTaux à Montpellier. En effet, “la perte de revenus lors du passage à la retraite, l’augmentation du coût de la vie, l’envie d’aider les enfants et les petits-enfants, la nécessité d’acheter une maison plus petite et de plain-pied pour éviter les efforts, ou encore la volonté de profiter en s’offrant des voyages ou en faisant des cadeaux sont autant de facteurs qui expliquent que les seniors aient de plus en plus recours à l’emprunt”, complète Johan Carré, courtier PresseTaux à Cambrai.
Pour Christophe Lamand, courtier PresseTaux à Douai, les séparations ont aussi un impact non négligeable car “à notre époque, les divorces tardifs sont fréquents. Il n’est plus tabou de se séparer, même quand on est senior !” Il ajoute également que “l’investissement locatif des seniors devient aussi plus fréquent”.
Pourtant, au-delà d’un certain âge, obtenir un prêt peut s’apparenter à un vrai parcours du combattant. “Des clients de 65 ans se sont vus refuser leur prêt relais et leur prêt immobilier à cause de leur âge : en effet, l’assurance était trop chère et conduisait à un dépassement du seuil de l’usure du taux d’intérêt”, témoigne ainsi Isabelle Venzal, courtier PresseTaux à Poissy. D’autre part, “certaines banques font le choix de limiter l’âge pour un emprunt à 65 ou 70 ans au terme du prêt. Dans d’autres cas, l’assurance de prêt ne couvre pas toute la durée du prêt demandé”, complète Johan Carré.
Les seniors doivent ainsi faire face à deux obstacles majeurs : d’un côté l’assurance emprunteur, et de l’autre la durée possible du prêt. Christophe Lamand résume : “Souvent, l’obstacle rencontré est bien évidemment celui de l’assurance emprunteur, du fait des problèmes de santé potentiels ou avérés des seniors, qui augmentent le risque que l’assurance ne soit pas validée. Mais il y a aussi la question de la durée possible du prêt : en effet, celle-ci ne peut pas être aussi longue que pour les acquéreurs plus jeunes. Par conséquent, à montant de prêt équivalent, le montant des mensualités sera plus élevé, ce qui peut alors poser un problème d’endettement.”
Christophe Lamand précise que “ne pas avoir d’apport est mal perçu par les banques : elles vont davantage l’excuser pour des jeunes primo-accédants et beaucoup moins pour des seniors”. Enfin, Denis Drouet, courtier PresseTaux à Vitrolles, rappelle une donnée simple : face à la mort, femmes et hommes ne sont pas sur un même pied d’égalité ! En effet, les hommes ont en moyenne une espérance de vie plus courte. Et ce n’est pas sans incident du point de vue des banques : “Si le salaire majoritaire provient du mari, c’est un obstacle potentiel à l’obtention du prêt, à cause du taux de mortalité plus élevé chez les hommes.” Les banques sont parfois d’une rationalité déconcertante…